Il y a de ces personnes qui nous détruisent au plus profond de notre âme, et pourtant, dans notre cœur leur présence persiste malgré le temps, malgré toutes ces vieilles larmes.
Cet amour inoubliable tant il nous a fait vivre des émotions d'une intensité rare. Les hauts nous portaient dans les étoiles, tandis que les bas nous poussaient dans nos sentiments les plus noirs.
Mardi, très tôt, après une insomnie…
Je connecte mon disque dur pour y transférer des fichiers, quand soudain, une capture d'écran datant d'il y a trop longtemps apparaît dans un dossier oublié. C'est alors que j'aperçois sur l'image ton prénom, ton numéro et l'un de tes messages. Tu y décrivais ce que tu ressentais à mon égard, c'était doux, c'était tendre, vulnérable. Le cœur battant, le cœur ouvert, nous vivions ce début d'histoire avec bien trop de passions, totalement l'âme à découvert.
En relisant tes mots, un sourire naît sur mon visage, celui de la nostalgie, celui de ton souvenir. Je n'ai jamais pu oublier ton regard lors de ce premier baiser, ta voix rassurante lorsque tu disais m'aimer, nos longues promenades à la nuit tombée, et toutes nos nuits blanches à refaire le monde dans nos discussions profondes. Coller l'un à autre comme des inséparables, je ne voyais que par toi, mes yeux ne brillaient que pour toi, sans jamais m'en lasser, dépendante à tes baisers, sur un gigantesque piédestal je t'avais posé.
Mais le paradis est de courte durée, la réalité nous rattrape, les blessures se révèlent et la douleur apparaît. Le respect tend à devenir inexistant, ils se font rares les gestes tendres. Affamés d'amour, nous nous satisfaisons de ces miettes d'attentions, mais nous restons, à s'en tuer le cœur nous restons. Nous nous accrochons à ces souvenirs, que plus jamais nous allons revivre.
C'est alors que nous acceptons parfois l'inacceptable. Par amour, nous cédons à ces caresses insistantes dépourvues de la tendresse d'autrefois. Par amour, nous nous taisons lorsque nos doutes sont à ses yeux injustifiés, que notre parole est rabaissée. Par amour, nous devenons l'ombre de l'autre, à le supplier pour une attention, pour se sentir aimé. Chaque concession nous brise un peu plus, jusqu'à nous vider de l'âme qui depuis toujours nous accompagne. Par amour, mais à quel prix ?
Je pensais que tu étais mon sauveur, l'amour de ma vie grâce à qui, je me sentais vivante, vibrante, présente, sans qui rien n'était possible. J'étais devenue totalement dépendante à ta présence, car en manque d'amour depuis l'enfance tu as su me donner dès le premier jour, une dose d'affection étrangère à mon monde, bien trop puissante, bien trop grande. Par amour, amour toxique.
Le sauveur deviendra bourreau, la petite amie passa victime.
Au souvenir de celui que tu as été je m'étais accrochée, pensant qu'avec toute ma patience, il réapparaîtrait. Mes mots ne comptaient plus, les je t'aime avaient disparu, seul le bruit des disputes existait. La solitude à tes côtés m'emparait lorsque ma tendresse tu fuyais. La tristesse rythmée mes jours, la colère rythmée les tiens. Comme si, en cours de route, nous avions emprunté différents chemins.
Les blessures d'un vécu ne peuvent excuser certains comportements parfois déviants. Mais finalement..
La victime est devenue survivante.
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